8 - 9 SEPTEMBRE 2018 DENT D'HERENS 4171 M

Il y a 12 ans déjà nous avions fait une tentative infructueuse à la dent d'Hérens, nous nous étions promis d'y revenir et pour le sommet cette fois-ci !!

Après une formation express au 14 Juillet (aiguille de Tré la tête, traversée des Aiguilles d'Entrêves), Laurent nous accompagne avec Laurence  son éducatrice. Comme course d'application, on peut difficIlement trouver plus complet;
La dent d'hérens c'est 12 km de montée au refuge,  7H de course avec un départ très matinal; 5h de descente au refuge et de nouveau 12 km pour le retour. il y a de quoi en refroidir plus d'un.
Alors cette fois-ci, nous mettons tous les atouts de notre côté : préparation en altitude les deux semaines précédentes et la première partie le long du lac de Place Moulin à vélo !!!

Accessoire indispensable pour éviter la fatigue du premier jour et raccourcir la descente interminable après une journée harassante.

Départ à 11H30 samedi matin sous un soleil radieux, les vélos font merveilles, la dépose s'effectue peu après le refuge de Prarayer, et nous attaquons frais et gaillards la très longue vallée menant au refuge Aosta.
Pause déjeuner et nous arrivons sur le plat sous le refuge lorsqu'un sérac gigantesque s'écroule du glacier de Tsa de Tsan sous nos regards ébahis.

Cet épisode n'est que le reflet
du réchauffement climatique, après vérification sur les photos de 2006, le glacier à reculé d'au moins 150 m au niveau du refuge !!

Le gardien est très sympa et nous conseille un peu sur l'itinéraire du lendemain et nous annonce un peu gêné que l'heure du lever est 2H30 !!!

Après une nuit très courte, une vingtaine de petites lampes se disséminent dans la nuit pour atteindre le glacier vers 4H30.
Contourner les crevasses de jour n'est pas drôle, mais dans la nuit c'est encore plus stressant.

Après le passage des crevasses, nous nous attaquons au couloir menant au Tiefmattenjoch.

Oh surprise, il a bien changé en 12 ans, aujourd'hui c'est un véritable canyon poussiéreux qui nous mène au pied de l'arête du même nom.

Première vision de la dent blanche, magnifique pyramide dans le jour débutant.

Bonne surprise, cette fois, notre souvenir était : arête en rocher pêteux et piles d'assiettes... il n'en n'est rien, sur le fil c'est du bon caillou, et nous progressons rapidement vers la pente sommitale en neige et glace.

8H00, cette fois on ira au sommet !! Il nous reste 470 m et le soleil est à peine levé. La pente se redresse régulièrement pour atteindre 40°.

Après un dernier ressaut nous débouchons sur l'arête sommitale, super c'est gagné !

Le Cervin juste devant , nous savourons !!

C'est à ce moment que nous voyons  un oiseau bleu s'envoler juste en dessous de l'épaule EST : un wingsuiter !! Ouah , ça dépote, en quelques secondes il est au pied du Cervin ; même pas le temps de prendre une photo.

Et maintenant c'est pas le tout il faut descendre. Rappels, désescalade au menu et tire à la chaîne dans le couloir pour finir les bras.

De retour sur le glacier des grandes murailles, il est 14H30, pas le temps de
mollir, cette fois , ça chauffe et c'est un vrai champ de mines.

Nous prendrons une pause à la moraine vers 16H, et là nous avons encore 6k m de descente avant de retrouver nos chers vélos.

Quel bonheur de pouvoir descendre sans efforts et en doublant les alpinistes au regards envieux !!

Retour au parking fatigués mais heureux de notre journée sans fin , 17H de course et des images plein la tête.
Bravo à Laurent qui à assurer comme un chef tout au long de la journée.
PBM