Couloir d'Annibal - 15 Avril 2018

C’est Flo qui m’avait montré le couloir Annibal lors de notre ascension du couloir des Dents de Proz et depuis c’était resté dans un coin de ma tête.
En fin de semaine je guette les divers bulletins et prévisions pour les jours suivants et ça semble jouable.

Départ 8h du parking du tunnel, ciel bleu et déjà pas mal de monde qui se dirige vers le Vélan. La plupart bifurquerons vers les Pointes de Molenne.


Neige bien regelée mais qui ne nécessite pas les couteaux. Le glacier de Proz s’atteindra facilement sous un vent de face qui soufflera en rafale toute la montée.

Le couloir SW des Dents de Proz :


Malheureusement les nuages arrivent mais la visibilité reste suffisante. Je vois deux skieurs dans le Y et deux autres dans Annibal que j’estime à 30 minutes devant moi.




J’en déduis que je n’aurai qu’à suivre la trace mais il s’avérera que le vent aura tout rebouché. Je brasserai donc dans un bon 50 cm de poudre avec les bâtons qui s’enfoncent complètement pour la première moitié du couloir.


Lorsque la sortie est en vue la neige sur la gauche est glacée et les marches sont restées, ouf !


Lorsque je débouche du couloir je tombe en plein dans les nuages je n’essaie même pas de trouver le sommet du Vélan, on ne voit pas à 5m.


En plus j’ai perdu beaucoup de temps à tracer et il un peu tard, 14h passée à 3666m.
Je me prépare donc rapidement me régalant d’avance de la neige qui est en très bonne condition.


Je reste tout de même prudent et teste doucement les premiers virages.


C’est sans compter sur ma cagade du jour. Alors que je n’ai descendu qu’une centaine de mètres, un de mes skis décroche et c’est parti pour 150m de glissade. Je lâche un bâton pour essayer d’enfoncer l’autre dans la neige afin d’enrayer la chute et au bout de quelques éternités j’arrive enfin à l’immobilité.

La minute capitaine Haddock passée, je réalise que j’ai oublié de bloquer mes fixations d’où ce décrochage intempestif. Résultat des courses : pas même un bleu mais 100m de dénivelé à remonter pour récupérer mon bâton. Re-portage, re-chaussage et heureusement super ski jusqu’au bas du couloir en neige froide puis transformée dans le cône d’arrivé.

Moquette épaisse ensuite et soupe au sable arrivé aux anciennes remontées mécaniques.

Sortie pleine d’émotions et très instructive. Très beau couloir avec une pente bien régulière.

Tu dis : "au bout de quelques éternités" ... ça a dû te paraître bien long effectivement ...


Bon, bien joué néanmoins, mais comme tu l'écris, voilà une sortie pleine d'enseignements.
Si tu y retournes, appelle ... !