Week end ++ (18-19-20/01/20) en Champsaur

On a attendu le dernier moment pour décider où aller. Le Dévoluy, on y était au début du mois, on a choisi le Champsaur, pas trop loin pour JF, par rapport au Queyras où il y avait davantage de neige.
Vendredi, il ne faisait pas beau, j'ai roulé sous la pluie depuis Sainte Jalle (car à Buis il ne pleut jamais, c'est bien connu). Au col Bayard, c'était pluie/neige, mais le jour tombant, la température a fraîchi et il s'est mis à neiger. JF est arrivé un peu avant 10 heures, ce qui m'a permis de finir l'excellent polar déjanté de Richard Brautigan "Un privé à Babylone" que je recommande chaudement.
Ceci dit, on n'est pas là pour faire une critique littéraire, alors on va passer au sujet.
Samedi matin, on part pour le Piolit, ce sommet tout pointu caractéristique qu'on voit de partout dans le coin. Ambiance Grand Nord, de la neige, de la neige et encore de la neige. Les pins sont chargés, et comme dit fort justement JF, chacun a sa forme caractéristique, ils ne sont pas tous semblables comme peuvent être de simples sapins. Fort heureusement par ici, c'est Mélèze et Pin.
On gare la Kangoo, et on trouve une trace qui va dans la direction du Piolit. Elle ne passe par où on avait prévu la montée, mais bon. C'est une trace, ça nous évite de faire la notre.





Au bout d'un moment, on voit le groupe qui est devant. Une douzaine, qui ne progresse pas bien vite.
On les double dans les 200 derniers mètres, histoire de rayer la poudre en premier (En même temps avec JF, c'est pas joué d'avance, car je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi long à passer du mode "montée" en mode "descente". Perso, c'est les peaux en vrac dans le blouson, un coup de serrage des godasses (clic! clac!) et route et peuf !!!
Enfin, il arrive à être prêt avant que le gros de la troupe n'arrive, et c'est heureux car le sommet est exigu.(1)

Le panorama est superbe, avec Chorges juste en dessous au Sud, et le Lac de Serre-Ponçon..

La face qu'on a gravie (en restant bien sur l'arête) est assez pentue dans les premiers mètres, mais ça a l'air de tenir.Bien que la nivo soit à 2, il y a un peu d'accumulations au milieu de la face, on ne fait pas trop les malins quand même et on reste un peu sur le bord, des fois que...
Mais on arrive à se faire de belles traces...

Après ça, on se fait une belle descente en neige fraîche dans un relief, qui, malheureusement devient de moins en moins pentu...

Mais que de beaux paysages auxquels la chute de neige de la dernière nuit donne une sorte de sérénité... (2)


Retour à la voiture, et descente à Gap où nous avons plein de choses à faire: JF va tenter de faire monter ses fix (qu'il a achetées je ne sais pas où) sur des skis neufs (achetés au même endroit, avec un peu de chance) chez Approach à Gap, en les amadouant en achetant chez eux peut-être des godasses, des peaux, et certainement un bouquin ou deux pour compléter sa bibliothèque perso:
JF est  le Guillaume de Baskerville de la littérature de montagne(3).
Pendant ce temps ma mission est vitale: acheter deux oignons et un brocoli (qu'on ne mangera pas).
Bref, on remonte au gîte à la nuit (4), qui tombe encore un peu tôt ces temps-ci, et on se fait un rôti de poisson, sorti du congèle de JF, certainement acheté il y a fort longtemps avec une réduction tarifaire importante, et dont la date de péremption, vraisemblablement très proche -on ne sait pas trop si c'est avant ou après la date d'achat- a fort heureusement été figée dans le temps par la congélation.

Le lendemain, on a décidé de se faire le Vieux Chaillol.
On prend la Twingo, au désespoir de JF, qui n'est pas tranquille sur les routes enneigées avec la conduite "Kankkunen". Pourtant les quatre pneus lisses font merveille, notamment dans les virages où les dérapages rendent les trajectoires plus douces...
On chausse, on monte une centaine de mètres, et JF me dit "On a encore oublié de tester les DVA", et joignant le geste à la parole, je le voit blêmir en cherchant en vain son appareil sous son blouson...
"Je l'ai laissé dans la Kangoo !" (C'est sûr, des fois qu'il aurait fortement reneigé, on n'aurait pas eu de mal à retrouver sa voiture...)
Donc on se fait un aller-retour qu'on peut qualifier de "vite-fait" jusqu'au gîte, la connaissance de la route me permettant de m'exprimer davantage au volant qu'au premier trajet, où de surcroît je ménageais le moteur qui n'était pas encore à la bonne température.
On est donc partis un peu plus tard que prévu, si bien qu'on ne s'est pas arrêté en montant, ou très peu, et encore moins en descendant.
J'ai pris quelques photos avec mon smartphone, mais malheureusement celui-ci a décidé de cesser de fonctionner. Adieu photos, adresses et données qui étaient sur la mémoire du téléphone...

La seule photo que j'ai prise dimanche avec mon appareil...

Un très beau Vieux Chaillol, très enneigé, avec les passages merdiques du bas lissés et une très bonne neige. Par contre le haut était un peu gelé, même si on a trouvé des vallons bien exposés pour se faire plaisir en poudre (5)

Sur la face Ouest de la Pointe Sud de la Vénasque, de belles traces laissées par des petits malins qui connaissent très très bien le coin...


Le soir, pâtes bolo.

Lundi dernier jour. Comme il n'a pas radouci et qu'en plus le vent s'est levé dans la nuit, la nivo est passée à trois. On décide faire Soleil Boeuf, rando avec peu de pente, et pas trop longue. 


La Traversée du ruisseau. JF n'a pas glissé. Dommage, j'étais prêt !



En cours de route, les conditions deviennent franchement hivernales, si bien qu'on change de destination vers la fin pour nous diriger sur la Pointe Sud de Venasque (voir plus haut), un peu plus à l'abri du vent.



On a un beau point de vue sur notre course de la veille, on aurait presque envie de se faire la face de l'autre côté, mais ça ne serait pas pratique, la Twingo n'étant pas du bon côté de la montagne...



JF pointe de son bâton le réservoir situé en bas de la montée du col de la Pisse.

Descente: alors qu'on s'attendait au pire, on se trouve des vallons en poudre, et on redescend jusqu'au parking sans toucher un caillou...
Petit passage au gîte pour charger des denrées qui craignent le froid (des pommes et du pinard), JF récupère sa Kangoo et nous descendons à Gap, JF pour récupérer ses skis montés, et moi parce que c'est ma route...

Un week end bien rempli, avec pas loin de 4000 m de D+, de belles balades et de belles traces en poudre.




(1) c'était dans le cahier des charges du compte-rendu, dire que le sommet du Piolit est "exigu"
(2) minute poétique
(3) relire "Le Nom de la Rose" d'Umberto Ecco
(4) ne pas confondre avec le gîte à la noix
(5) la fameuse poudre des ADS